jeudi 10 août 2017

> Le poème du jeudi (#13)


LA MITRAILLE NE TIENT PAS DANS LA MAIN

Il y avait cette femme
entre deux boulots
qui buvait
du lait
d'amande
ou du jus de lychee
qu'elle se payait
pour entamer ses allocs.

Après des bouts
de facture
des morceaux de crédits
des bons de réduc'
et des tickets resto
- elle n'avait pas
d'éconocroques -
il lui restait
juste une poignée
en centimes d'euros
qu'elle glissait
dans la main
d'un gigolo
pour qu'il l'écoute
ronfler
une main
posée
sur son froc.


Anna de Sandre, Un régal d'herbes mouillées, Les Carnets du Dessert de Lune, 2012.







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